Philippe Decelle (°Ixelles - 1948). Vit et travaille à Bruxelles. Réalise des électrographies en couleurs, marouflées sur panneau PVC (Forex), obtenues sur photocopieuse CANON. Participe aux expos " Malou'79. Sculptures européennes " et " Art et Matières Plastiques " (1984) produites par la GPOA. Crée des enseignes néons (Théâtre du Résidence Palace - Aéroport Bruxelles-National). "La lumière dans l'art" à Solingen - Gräfrath, 1999. "Avoir lieu" Institut supérieur pour l'étude du langage plastique, 2001

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"Aujourd'hui on sait que le vide est rempli d'ondes ou de matière et que la matière la plus dense est cependant pleine de vide.
En descendant à une échelle suffisamment basse, la limite entre le vide et matière est floue.
Qu'y a-t'il de plus minimal qu'un aplat de couleur uni ?
Sa perception pure est limitée par l'imperfection de l'œil humain.
Ainsi en est-il aussi de la vision de la machine à photocopier.
Une couleur unie agrandie devrait rester unie. Une ligne droite devrait le rester.
Et pourtant la suite obsessionnelle des agrandissements d'aplats colorés fait naître selon le temps écoulé depuis le dernier réglage du technicien, la température ou la bande de couleur voisine un véritable paysage fauve.
On peut dès lors se poser la question de savoir si ce paysage n'était pas de toute façon caché, emprisonné dans la couleur unie. C'est donc un leurre.
Cette réflexion oblige le spectateur à se demander si tout l'univers visible n'est pas un leurre étant donné les limites et les imperfections de notre vision.
Elle se nourrit de Platon, du bouddhisme zen, de la mécanique quantique et de la géométrie fractale.
Tout est dans rien.
Rien est dans tout."
Philippe Decelle, 4 octobre 2000.